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LE PAGE DD BARON DES ADRETS SUITE ( 1 ) . Pendant que ies huguenots, poursuivis par les monta- gnards de Rébéetde Saint-Victor, disputaient ieur butin aux troupes catholiques et se vengeaient des combats désastreux qu'ils livraient en ravageant et incendiant les villages, Lyon s'étonnait de renaîlrc à une sorte de sécurité, de ne plus entendre les arquebusades dans les rues ni le marteau des démolisseurs jetant bas les statues des saints, les murs dès églises et les cloîtres des monas- tères. Une ordonnance faite par le Roi et Monseigneur de Blancon, lieutenant-général de Monseigneur des Adrets, touchant le revenu du clergé du diocèse de Lyon, avec la défense de s'injurier ni mettre la main aux armes l'un contre l'autre, à peine d'avoir le poing coupé, avait jeté dans l'élonnement les manans et habitants de la ville. Le comte de Sault avait quitté Lyon et le baron des Adrets avait .immédiatement fait assavoir à tous marchands, habitants, forestiers ou étrangers fréquentant les foires que, pour entretenir le commerce, il leur était permis d'entrer et de sortir eux-mêmes, et faire entrer ou sortir telle marchandise ou telle somme d'argent qu'il leur con- viendrait moyennant passe-ports et droit de douane, assurant toute sécurité aux personnes et aux biens, sans qu'il pût leur être fait aucun trouble ou empêchement. Cette seconde ordonnance avait mis le comble à la joie, et la grande cité commençait à se remettre au travail, avide et heureuse de guérir les plaies cruelles que la guerre civile lui avait faites, l a i s d'où venait ce chan- gement si subit et si imprévu ? d'où venait celte tran- (1) Voir les précédentes livraisons.