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                     LES BEACX-ARTS A LYON.                      36b

niscence de l'architecture gréco-romaine, combien nous
félicitons l'artiste d'avoir évité l'écueil où étaient tombés
tant d'architectes italiens, le mélange des souvenirs my-
thologiques et même des indécences du paganisme avec
les principes austères du christianisme !
    Le sentiment des convenances et cette sobriété de bon
goût, Philibert Delorme les conserva dans les constructions
civiles. On sait que l'architecture civile a été la principale
occupation de l'éminent artiste lyonnais, et c'est sur ce
terrain qu'il faut le suivre pour bien apprécier son talent.
Il y apporta un judicieux emploi des matériaux, le res-
pect pour les traditions du pays, la connaissance des be-
soins de son temps : il demeura français tout en employant
des éléments étrangers à notre sol. Par là, il contribua au
succès du style de la renaissance, s'appliquant à satisfaire
au désir de lumière, d'air, de commodité, que chacun expri-
mait (1 ). Parmi lés travaux que Philibert Delorme exécuta
en \ 536, durant son court séjourà Lyon, il en est un qui jus-
tifie cette remarque, nous voulons parler de la galerie qui a
été construite dans la cour de la maison appartenant au
sieur Builloud, gouverneur de Bretagne, sise rue Juive-
rie, 8, et qui avait pour but de joindre deux ailes de la
maison en les rendant indépendantes. Afin de ménager et
la porte qui ouvrait sur la cour et un puits qui existait dans
cette cour au coin de la maison, Delorme dut suspendre
sa galerie à l'aide de trompes ; ces deux trompes sont de-
puis longtemps citées pour leur exécution hardie, et l'ar-

  (1) C'est en appropriant les modèles antiques aux convenances mo-
dernes et apportant un goût excellent dans cette application des for-
mes et des ornements d'un style oublié, que Palladio a popularisé l'ar-
chitecture grecque- Son succès fut immense : maisons et palais ne se
construisirent que d'après ses dessins. — Voir Quatremère de Quincy,
Vies des architectes, 11. p. 1.
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