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304 LES BEAUX-ARTS A LYON. lastres, les ornements des chapiteaux et ceux des tailloirs sont des réminiscences incontestables de l'art antique. L'église de l'Observance n'est plus, mais, il y a quel- ques années à peine, le touriste pouvait encore examiner le curieux mélangée du style ogival de l'église élevée par Charles VIII, à la fin du quinzième siècle, et du style de renaissance de la chapelle des Bonvisi dans les ruines pit- toresques qui étaient au pied de la montée de l'Obser- vance. Des constructions religieuses du seizième siècle le portail de Saint-Nizier demeure seul intact. Nous ne sau- rions trop répéter, à son sujet, combien il est déplorable que les architectes chargés de restaurer ou de terminer les monuments religieux ne conservent pas toujours le cachet original de ces monuments, et ne craignent pas de rompre l'harmonie du vaisseau en brisant volontairement l'unité de style. Philibert Delorme revenait, il est vrai, d'Italie lors- qu'il fut, en 1536, chargé de faire ce portail; il était parti fort jeune pour Eome, et là il s'était enthousiasmé des mo- numents gréco-romains qu'il ne selassaitpas de mesurer ; il avait lu et médité les écrits de Vitruve et d'Alberti ; il avait assisté à la rénovation de l'architecture opérée à Rome par les grands artistes du commencement du seizième siècle : il lui était difficile, reconnaissons-le, de résister à la tenta- tion démontrer, à cette première occasion, les connaissan- ces qu'il avait acquises. Le portail de Saint-Nizier avec son cul-de-four orné de caissons sculptés, ses colonnes et ses pilastres d'ordre dorique, son entablement denticulaire et les niches dans les entrecolonnements, est une étude magis- trale quoique un peu lourde d'aspect (1). Dans cette rémi- (1) Philibert Delorme ne l'acheva pas, et fut appelé à Paris par le cardinal du Bellay. (Voir Pemetti, Les Lyonnais dignes demémoire, 1, p. 379.) Une faut donc pas le rendre responsable des fautes qui vien- nent sans doute d'une exécution inintelligente.