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POÉSIE. Cet accent guttural, mais fier, grave et sauvage, Echo retentissant de leur dernier adieu. Espagnoles, faut-il, sur mon luth solitaire, Célébrer vos attraits, ou bien faut-il me taire ? Modestes, vous voulez que je ne parle pas De vos yeux veloutés, de vos cheveux d'ébène, Oh ! je ne prendrai point une inutile peine : Partout l'on connaît bien vos gracieux appas. Le bonheur semble fuir les bords riants du Tage; Ce ravissant pays a vu plus d'un orage... La politique, hélas! trouble les nations... Ah ! le Cid demandait à sa vaillante épée De plus nobles combats !,.. son attente trompée Ne voit entre ses fils que des dissensions. Pourtant, que Dieu te garde, ô terre des légendes, Toi que chantaient jadis ces poétiques bandes De fiers caballeros, de brillants troubadours ; Ne redisaient-ils pas, sublime confiance, Ces mots si généreux : honneur, amour, vaillance! En agitant vers toi leurs toques de velours? L'Europe, en cet instant, regarde les Espagnes ; On demande quel cri traverse ces montagnes, Et quel souffle brûlant ride ce ciel d's>zur ? La paix devrait fleurir au soleil des Castilles, Comme le doux jasmin, comme les jeunes filles, Ces fleurs d'Andalousie à l'éclat vif et pur! Mlle Adèle SOUCHIER.