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I E PAGE DU BAKON DES ADBETS, . 261 et la population sur les remparts, somma la ville de se rendre. La fumée des maisons d'Anse qui brûlaient avertissait la ville rebelle du sort qui l'attendait. Mais Villefranche avait dans ses murs deux fils vail- lants que la menace ne pouvait intimider. L'échevin Claude Favre avait organisé la défense ; ses conseils et son exemple rassuraient les habitants; par ses soins les mesures les plus sages avaient été prises ; tous les dangers étaient prévus et l'ordre qui régnait dans l'intérieur était loin de laisser deviner qu'un ennemi menaçait les dehors. Le chevalier de Bionnais commandait la force armée ; soldats et bourgeois exercés par son ordre, armés avec une entente parfaite du temps et des lieux, placés sur les points menacés avec la vigilance d'un chef que rien ne peut surprendre, paraissaient résolus à faire respecter leurs foyers et semblaient vouloir repousser par la force toute insulte faile à leurs murailles. Bionnais, sûr de la bravoure des habitants et confiant dans la solidité de ses remparts, sentit renaître cette hu- meur railleuse qui distingue les guerriers de notre nation et fait leur force et leur salut même dans les plus grands périls. Quand le parlementaire lui eût été présenté et qu'il lui eût fait les sommations du commandant huguenot, Bionnais répondit en souriant : -— Allez dire à votre chef qu'il passe son chemin, caries marais ne sont pas sains et s'il s'arrêtait, son ar- mée pourrait prendre la fièvre. Montbrun, furieux comme les gens qui ont tort, lui fit