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260 LE PAGE DU BARON DES ADRETS. qui promettait la victoire, les paysans du Forez et du Beaujolais tenaient la campagne et menaçaient Lyon. La ville de l'Arbresle, le château de Sain-Bel, l'abbaye de Savigny s'étaient mis sur un pied redoutable de dé» fense. Un grand nombre de châteaux, Varennes, Saint- Forgeux, Vindry, avaient suivi l'exemple et appelaient les réformés au combat; la citadelle et le couvent de Tarare étaient hérissés d'hommes d'armes et là haut à cheval sur les passages, forteresse naturelle rendue im- prenable par la main des hommes, la ville de Thizy, es- poir des papistes, voyait, sous l'inspiration ardente de Rébé, s'étendre les fortifications et grandir les murs d'en- ceinte qui entouraient de leurs lignes immenses son si formidable donjon. Laisser les catholiques reprendre courage était une faute que les huguenots ne pouvaient commettre. Si le baron des Adrets ne pouvait donner des ordres, d'au- tres chefs ne manquaient pas. Avant que le mal n'eût grandi dans les montagnes, il fallait frapper des coups vigoureux. Nul, sous ce rapport, ne pouvait mieux rem- placer le cruel Beaumont que l'implacable Montbrun ; ce fut lui qui prit le commandement de l'armée. Pendant que le général en chef souffrait d'un mal in- connu et que les médecins étonnés se demandaient quel remède opposer à ce fléau sans nom dont les symptômes n'avaient jamais frappé leurs yeux, Montbrun, marchant vers le nord, enleva Anse de vive force et la livra au pillage, puis il vint mettre le siège devant Villefranche qui étant fortifiée paraissait vouloir lui opposer de la ré- sistance. Montbrun, irrité de voir devant lui des portes fermées