page suivante »
MARBRES ANTIQUES DE L'ÉGLISE DE SAINT-JEAN. Tout le soubassement du grand portail de la cathédrale de Saint-Jean, revêtu de plaques de marbre fond blanc , avec des veines verdà tres, attire l'attention des visiteurs. D'après ce que racontent nos historiens, on utilisa, pour la construction de la susdite église, une partie des matériaux provenant du forum, dont l'écroulement eut lieu en 840. L'acte d'érection d'une col- légiale à Fourviere, en 1192, contient la réserve, en faveur de l'archevêque et du Chapitre, des blocs de marbre que l'on décou- vrirait, afin de les employer à décorer l'église de Saint-Jean. (Cochard. Descript. de Lyon). 11 n'est donc pas étonnant de voir figurer, dans notre cathédrale, des marbres de provenance anti- que, et dont on retrouve de nombreux fragments, sous forme de plaques, au milieu des terrains de déblais de la colline de Four- viere (1). Le marbre du soubassement du portail de Saint-Jean est le cipolin, composé de calcaire saccharoïde blanc et de talc verdâ- tre. Son nom provient du mot italien cipolla, oignon, et, en effet, le talc qui forme ses veines est d'une nuance vert d'oignon. On a prétendu que c'était le marbre antique de Caryste, marrnor caryslius , dont parte Pline (iv. 21), et qui avait son gisement près de cette ville, située dans l'île de l'Eubée. Cette opinion est sujette à discussion, et M. de Clarac, auteur de la Description du Musée des antiques du Louvre, dit seulement que le marbre de Caryste vert était peut-être le cipolin. Dans tous les cas, il en existe d'autres gisements. Feu M. Fournet, professeur de géo- logie à la Faculté des sciences de Lyon, m'en a signalé un qu'il a exploré, entre Bone et Philippeville, sur les bords de la mer et dans les débris duquel on apercevait des blocs simplement dé- grossis. M. Chenavard, ancien professeur d'architecture à l'École (1) J'ai très-souvent recueilli à Fourviere des fragments du marbre ver- dà tre susdit.