Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
ÃŽG4                     BIBLIOGRAPHIE.

 chemin Saint-Jacques. Voilà toute la chanson, dans sa
donnée naïve et simple. Mais comment en montrer la
 poésie sans léchant? Une chanson écrite, c'est la fleur
 desséchée dans l'herbier. Pour en savourer le parfum et
 l'admirer dans sa grâce rustique, il faut en entendre la
 mélopée. Chaque vers de la Pernette est entrecoupé d'une
 longue et plaintive mélodie sans paroles, d'une mélancolie
pénétrante et qui se déroule lentement comme une arabes-
 que dans un rinceau ou un liseron autour d'une vigne. Je
le répète, c'est une perle, paroles et musique ; et combien
 y en a-t-il encore d'autres de ce genre, éparses sur notre
 vieux sol gaulois qui nous sont inconnues, et qui, peut-
 être, vont se perdre si on ne se hâte de les découvrir et de
 les rassembler ! Sous ce rapport, la France est loin d'être
 aussi déshéritée que le croient ses voisins d'Outre-Rhin.
 En ceci, comme en bien d'autres choses, nous portons la
peine de notre incurie, et c'est là que nous devrions mettre
 notre vanité, si on doit la mettre quelque part. Nous possé-
dons des trésors de poésies populaires. Mais nous n'avons
pas su les recueillir, sauf d'admirables exceptions, surtout
nous n'avons pas su nous en inspirer, comme les Alle-
mands l'ont si bien fait. Aussi, quelle richesse dans leur
poésie lyrique ! Nul peuple ne l'égalé. Parmi les innom-
brables décrets qui sont éclos au soleil du second empire,
les uns pour vivre l'espace d'un matin, et les au très pour en-
trer "en activité avec les milliers de lois qui nous régissent,
il y en a un dont l'avortement est particulièrement regret-
table. C'est le décret qui instituait une commission char-
gée de recueillir et de publier toutes les chansons popu-
laires de la France ; non pas les romances parisiennes de-
venues populaires ou les inepties plus ou moins rhythmées
qui font leur tour de France sur un joyeux, refrain, mais
bien les inspirations issues du peuple et chantées par lui
depuis des siècles , peut-être, naïve expression de ses
croyances, de ses pensées, de ses joies, de ses désirs et de
ses regrets. Espérons que notre pays fera de lui-même ce