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DE LA GRANDE FABRIQUE DE LYON. 27 dre un terrain y attenant. Dans le même temps, la dite cor- poration industrielle cherchait un emplacement pour y faire bâtir une maison destinée à tenir ses assemblées et à loger les employés de son administration. Ce fut alors qu'une délibération des maîtres marchands et ouvriers de la grande fabrique fut prise pardevant notaire, le 22 novembre 1724, à l'effet d'acheter une maison ou un emplacement, pour y tenir leur bureau. Un arrêt du conseil, du 6 mars 1725, permit à la communauté d'ac- quérir le sus dit terrain, et par le contrat du 27 octobre elle acheta des Dominicains un. espace d'environ qua- rante pieds de largeur sur quatre-vingt-neuf de longueur. Cet emplacement avait « pour confins, du côté du soir, la « rue Saint-Dominique ; du côté du midi, la maison du « sieur Bertaud, voyer de cette ville, et le terrain des « révérends pères pour le surplus ; et du côté de bise, la « basse église des dits révérends pères et la dite chapelle » et sacristie. » La maison qui servait de confins aux fabricants, du côté du midi, est celle qui porte aujourd'hui le n° 3. Elle avait dû probablement être construite à la même époque, par le dit Bertaud, son propriétaire, voyer de la ville et par conséquent architecte. Elle est remarquable par son style et son ornementation ; mais elle a été presque en- tièrement défigurée par la déplorable mode contempo- raine, qui consiste à garnir le rez-de-chaussée de menui- serie. En outre une partie de la façade a été peinte en rouge brun , sur lequel se détachent une multitude de disques bleus. Les gens de goût comprendront qu'avec de tels em- bellissements le ridicule remplace l'aspect architectural. Je ne ferai pas la description de l'église des Jacobins (1), (1) Voir cette description par Colloinbet, dans le Lyon ancien et moderne.