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14 LES BEAUX-ARTS A LYON. changement de style se traduit par les feuillages recher- chés des chapiteaux, par les choux rampants qui s'étendent sur l'estrados du fronton de l'arcade du triforium, par la forme des meneaux des fenêtres. Il est regrettable encore que la façade, elle aussi, n'ait pas d'unité : dans les deux étages, que sépare une ga- lerie à balustrade percée d'ouvertures tétrapétales, elle réunit les formes accusées de la riche architecture du qua- torzième siècle et le style appauvri de l'architecture du quinzième siècle. Mais que de charmants détails dans la décoration de cette façade {\) : la rosace, les culs-de-lampes des voussu- res, les guirlandes de feuillages, les bas-reliefs des stéréo- bates des portes ! On retrouve l'art décoratif du quinzième siècle dans les chapelles latérales q u i , suivant une habitude générale- ment adoptée au quatorzième siècle pour presque toutes les églises ogivales, ont été placées entre les contre-forts des bas-côtés de la nef. L'une de ces chapelles, la cha- pelle des Bourbons, donne la mesure des excès dans les- quels s'est égarée l'ornementation architecturale vers la fin du quinzième sièle et le commencement du seizième : là les chardons déchiquetés, les lierrres finement découpés, les stalactites sculptées suspendues à la voûte, les den- telles de pierre semées à profusion, attestent que la p a - (1) Leymarie, dans une remarquable description de l'église prima- tiale, fait observer que l'influence italienne est manifeste dans le style de la façade : « Les deux étages delà façade sont d'une rare simplicité « de profil, et malgré la médiocrité de leurs dimensions, rappellent < par leur disposition grandiose les belles conceptions architecturales x réalisées au moyen-âge dans l'Italie. Ce n'est plus là le gothique du « Nord, où la fantaisie est souvent bizarre et la richesse presque tou- « jours diffuse. » Lyon ancien et moderne, II, 181.