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LES BEAUX-ARTS A I.YON. '13 de Notre-Dame de Chartres, de la cathédrale d'Amiens, elle a, comme ces églises, la sévérité et l'élégante simpli- cité de l'architecture du treizième siècle. On peut la citer pour l'harmonie des proportions, la hardiesse et la pureté de l'arc ogival de la maîtresse voûte, la noblesse des pro- fils, la légèreté des colonnes (1) qui cantonnent les piliers et dont les bases toriques sont munies de griffes. En outre, toutes les règles du symbolisme y sont rigoureusement observées : la forme de la croix, la déviation de l'axe figu- rant l'inflexion du corps du Sauveur, le nombre trinitaire marqué dans les ouvertures delà façade, dans celle de l'arc triomphal qui termine le chœur (2), dans les subdivisions des fenêtres qui ajourent la nef.Les chapiteaux, bien qu'ils n'offrent pas la variété que l'on remarque dans les églises ogivales du Nord où la flore indigène multiplie ses divers feuillages, ont, dans les détails des crochets et dans leur épanouissement, de quoi rompre la monotonie, et il faut féliciter le maître de l'œuvre d'avoir cherché à donner de l'unité au style de la nef par l'uniformité des bases et celle des chapiteaux (3), et à se créer un type comme il en existait dans les ordres anciens. Il est fâcheux que les artistes des quatorze et quin- zième siècles n'aient pas, en terminant la nef, respecté cette uniformité. Dans les deux dernières travées un (1) Dans la cathédrale d'Amiens on retrouve la même disposition de colonnes de l'église Saint-Jean, et le même cordon uniformément profilé au-dessus du triforium. (2) Une rose et deux baies y sont ouvertes. Dans les églises italien- nes et'plusieurs églises de France où une différence de niveau existait entre l'élévation du chœur et celle de la nef, on peignait ordinaire- ment le. mur et y représentait la Sainte-Trinité : de là le nom d'are triomphal. (3) Il y a cependant plusieurs chapiteaux qui sont ornés de perles.