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LES BEAUX-ARTS A LYON. î) substituer aux associations monacales, comprennent qu'il est nécessaire de suivre le mouvement de réforme sociale et en même temps de satisfaire l'exaltation du sentiment religieux. Telles sont les causes de la renaissance des arts au douzième siècle. Après avoir essayé des coupoles, de l'exhaussement des clochers, et expérimenté l'arc brisé en comparaison avec le plein cintre, les architectes s'arrêtent définitivement à l'arc brisé qui se prête par sa forme élancée et par sa so- lidité à la hardiesse de leurs projets et qui permet de re- jeter complètement les traditions hiératiques. Pour rendre l'élan des cœurs et exprimer la prière, les colonnes parti- ront du sol et se relieront sans interruption aux nervures de la voûte ; rien de massif n'arrêtera les regards ; à tra- vers les nefs longues, élevées, pleines de perspective, rem- plies d'air et de lumière, la pensée promènera sa rêverie sans se heurter à aucun arrêt ; tout l'édifice prendra un aspect aérien par la multiplication des vides et par l'amin- cissement des parois. L'art nouveau veut effacer toutes les traces dupasse; il rejette avec tout l'ancien appareil les ornements emprun- tés aux étoffes orientales, galons, palmettes, chevrons, billettes, etc ; il couronne les chapiteaux de motifs em- pruntés à la flore indigène, feuilles de lierre, feuilles de chêne, de la vigne, du fraisier, etc. ; dans les bouquets symboliques dont il orne les églises, il place la violette, la pensée et la rose de nos jardins. L'art roman aimait et recherchait les surfaces planes, l'art ogival les proscrit : l'espace compris entre les fenê- tres de la nef principale et les arcs des piliers est creusé en galerie; à l'extérieur, des pyramides [\) s'élèvent au- (1) Elles ont un but utile : c'est de coutre-balancer la poussée des voûtes,