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10                    LES BEAUX-ARTS A LYON,
dessus des contre-forts qui se relient à l'édifice par des
arcs-boutants audacieusement projetés les uns au-dessus
des autres ; des pinacles et des dais sculptés forment sail-
lie ; des crosses s'élèvent au-dessus des frontons et garnis-
sent les pyramides ; des figurines représentant les apô-
tres, les saints , les diables et les anges, et des bas-reliefs
exprimant les scènes de la vie extérieure couvrent les
voussures des portes et les murs de façade.
   Mais née de l'esprit de liberté et d'une révolution dans les.
mœurs et dans les idées, l'architecture ogivale ne se ren-
ferme dans aucune règle fixe : elle laisse toute carrière
à l'imagination des artistes. Aussi le besoin d'innover en-
fcraine-t-il bientôt, pour chacune des parties qui composent
l'édifice, des modifications qu'il faut signaler.
   Au quatorzième siècle, le style ogival perd sa simplicité
et sa sévérité ; les formes des ornements sont moins naï-
ves ; les fenêtres s'élargissent; les socles des colormettes
prennent plus d'importance; les dais s'allongent; les ai-
guilles chargées de crosses remplacent les clochetons ; les
balustrades, au lieu de petites arcades ogivales, montrent
des trèfles et des rosaces.
   Au quinzième siècle, la décoration devient plus maniérée,
les formes sont prismatiques et anguleuses (1), les trèfles
et quatre-feuilles se terminent en pointes, les meneaux dès
balustrades et des rosaces sont contournes, les choux frisés
et les chardons dominent dans les ornements, la pierre est
fouillée et déchiquetée, les nervures et les clefs de voûte
 sont prodiguées comme ornementation, l'ogive se déna-
 ture et les lig'iies des arcs qui le forment au lieu de s'entre-
 couper se relèvent subitement près du point de jonction.

  (1) On peut vérifier ces détails dans les chapelles latérales de Saint-
Jean'et de Saint-Nizier, qui datent presque toutes du quinzième siècle.