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492               JACQUES DE VINTIMILLE.

ce lion pour cimier, et leur devise ou cri de guerre fut
à partir de ce jour : Prœ millibus unus, c'est-à-dire, un
seul en vaut plusieurs mille.
   Cette famille ayant prospéré, se subdivisa en plusieurs
branches, et ce fut pour elle une première cause d'affai-
blissement. En vain des statuts formels, et plusieurs fois
confirmés par les empereurs, assuraient la transmission
de mâle en mâle et par ordre de primogéniturej des biens
féodaux qui composaient le patrimoine de la maison de
Vintimille ; ce patrimoine fut peu à peu démembré, et
unit par passer dans des mains étrangères. Les Génois
s'emparèrent, en 1222, de la ville de Vintimille, qui,
par sa position avantageuse sur un promontoire, excitait
depuis longtemps leur convoitise. Trop faible pour la
recouvrer, Guillaume II, dit Guillemin, comte de Vinti-
mille, la céda, en 1266, à Charles d'Anjou, comte de
Provence, et força ainsi les Génois à l'abandonner. En
1388, elle ouvrit ses portes à Amédée VII, comte de
Savoie. Enfin, les Génois la reprirent. Les comtes de
Vintimille conservèrent le reste de leur comté,et ils en
possédaient encore la plus grande partie à la fin du quin-
zième siècle.
   Pareils à ces essaims qui s'éloignent d'une ruche lors-
qu'elle ne peut plus contenir ses habitants, plusieurs fois
on vit les rejetons de la maison de Vintimille quitter la
terre natale, pour aller chercher fortune en diverses
contrées. Il y eut, dans un certain moment, à la cour ou
dans les armées des rois de Naples et de Sicile, jusqu'à
dix frères ou cousins-germains du nom de Vintimille.
D'autres se mirent au service des rois de France, des
comtes de Provence et de Viennois. Plusieurs firent
voile vers la Grèce et Constantinople, où ils prirent al-
liance avec les empereurs et parvinrent aux plus hautes