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476                    LES TOMBEAUX

qui devaient aboutir au traité connu sous le nom d'édit
d'Union (1 er juillet 1588), Henri III se décida à renvoyer
tout son Conseil, et ce fut alors seulement que Bellièvre
dut résigner ses fonctions. Mais tous les ministres : Chi-
verny,Brulart,Villeroy,etc,partagèrent son sort et furent
remplacés par des hommes nouveaux que rien ne pouvait
rendre suspects aux Ligueurs.
   Rendu à la vie privée, Bellièvre se retira dans sa terre
 de Grignon près de Mantes, où les principaux hommes
 d'Etat de l'époque vinrent plus d'une fois le trouver pour
 recourir à ses conseils. Henri III mort, les compagnies
 suisses veulent abandonner le roi de Béarn.Mais telle était
la confiance qu'elles accordaient à Bellièvre que leurs
 chefs ne crurent pouvoir s'éloigner sans lui demander son
avis. Pompone réussit à les retenir au service de Henri IV,
et ce fut peut-être avec l'aide de ces forces auxiliaires que
ce prince put triompher à Arques et à Ivry. Henri IV
n'oublia jamais le service que lui avait rendu Pompone
 dans cette circonstance, et pour le récompenser il lui
rendit ses fonctions de conseiller d'Etat.
   Dans ce choix résidait peut-être le salut de sa cause.
   Trois années de luttes et de guerres incessantes entre le
roi et ses sujets catholiques n'avaient pu aboutir au triom-
phe de la nouvelle dynastie. Il ne restait à Henri IV
qu'un moyen de se faire reconnaître, c'était son retour
à la foi catholique. Bellièvre le comprit l'un des premiers
et il écrivit au roi une lettre pour l'exhorter à abjurer.
Quand ce prince eut adopté ce parti, ce fut à Bellièvre à
négocier les moyens de transaction, et la conférence de
Noisy, où il s'abouche avec les ducs de Retz etdeNevers,
amène la conférence de Suresne qui devait préparer à
la fois l'abjuration du roi et la soumission des Ligueurs.
(1593).