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ORIGINES DE LUGDUNUM. 401
terminé par le suffixe ac. Toutes les localités du nom d'Ambé-
rieu sont établies à des deltas, à des mélanges de cours d'eau :
Ambérieu de Beaujolais à un double confluent; Ambérieu des
Bombes à la naissance d'un ancien delta créé par les principaux
affluents du Forman ; Ambérieu du Bugey à la réunion de plu-
sieurs ruisseaux, dont l'un vient de Vareille.— Ambutr -ix, anc.
Amburt-ix, à la jonction du Buizin et de l'Albarine. — Ambl-éon,
Ambl-ngncu, situés de même et rappelant par leur forme dimi-
nutive, que nous allons retrouver, ombil-icus, opfoà -à ç, etc.
Aucune de ces déterminations linguistiques n'est dépendante
du nom des Ambares. Ce peuple bien que sa racine dénomina-
trice soit identiquement la même, n'a jamais exercé d'influence
sur la formation des appellatifs chorographiques Ambérieu , Am-
bronay, Ambutrix et leurs semblables (1). Les Ambares, Ambari,
Ambarri, pressaient la contrée déserte des Bombes au nord
et à l'est ; dans cette dernière direction, ils s'arrêtaient Ã
(1) Il est évident qu'Ambléon, Amblagneu, Àmbon et Ambutrix n'ont de
commun avec Ambare, que le radical amb. Amburtix même, qui semble pure-
ment gaélique, a conservé la dentale élémentaire du suffix topique ate, ers.
alte, canton, qui terminait sa forme primitive : Amb-bior-ate « Uéunion-buir-
licu», c'est-à -dire, lieu où afflue un ber ou bior, rivulus. De même que beau-
coup d'autres ruisseaux, celui d'Ambutrix ou Buirin a modifié son cours et
perdu de son importance. L'hydrographie de la contrée n'était pas ce que le
temps et les hommes l'ont faite,lorsque le radical amb y devint dénominateur
local. Le déboisement n'avait pas diminué le volume des eaux, le chariage des
troubles éloigné les confluents, et les bouleversements ethniques déplacé les
peuples. On cherche en vain aux Terreaux, Ã Ainay, Ã Perrache, Ã la Mula-
tière, l'embouchure fameuse de la Saône, et dans le voisinage de certains
cours d'eau, fluviorum propinquitates , les habitations des Gaulois, nos
pères: des guerres intérieures et étrangères, qui n'ont fini qu'au XVI e
siècle, ayant forcé leurs descendants, à maintes reprises, de se créer des
refuges en des localités moins accessibles. C'est ainsi que les ravages des
Vandales, les incursions des Sarrasins, les courses des Barbarcsques ont
amené l'abandon du littoral de la Corse, si populeux au temps des
Romains, et reporté dans la montagne les habitants et plusieurs des voca-
bles de la plaine.
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