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390                  ORIGINES DE LUGDUNOM.

la contrée ou subdivision primitive dite des Bombes. C'était la
frontière qui protégeait au nord la Gaule chevelue. Commune aux
nations circonvoisines, elle ne pouvait, de même que toutes les
frontières de l'ancien monde grec, celtique et germanique, être
habitée, défrichée, exploitée, livrée à la chasse ou à la pêche.
Des marais, des forêts, des landes en remplissaient l'étendue ;
solitude vaste et sévère où le seul vestige de l'humanité, visible
au regard, était une série de tumulus, bizarrement groupés, iné-
galement répartis, plus inégalement élevés. La vénération qui
l'entourait, aussi vieille que l'organisation sociale des Gaulois,
prit fin aux derniers jours de leur indépendance, alors que déplus
fréquentes relations avec l'étranger ayant affaibli chez les aristo-
craties dirigeantes le respect des traditions sacrées, les ligues
Arvernes, Séquanes et Eduennes se disputaient les armes à la
 main la possession du német de la Saône. À cette époque de trou-
 bles, des concessions accordées par le parti victorieux commen-
 cèrent à dénaturer le caractère désolé de la contrée, vers le bord
 des grands cours d'eau principalement ; toutefois, odieuses à la
 multitude, elles ne durent être ni nombreuses ni prospères.
 Sous l'administration romaine, les zones frontières du continent
 celtique perdirent insensiblement leur prestige, et la plus grande
 partie de celle des Gaulois orientaux devint la proie de la coloni-
 sation létique.
    Le terrain limitant suivit ainsi, dans son inviolabilité, le sort
 de l'établissement religieux du confluent. La possession de cet,
 établissement était précieuse à plus d'un titre : par le droit de
 sacrifice, elle donnait l'omnipotence religieuse ; par l'occupation
matérielle, la navigation de la Saône, la seule voie de communi-
cation fluviale du nord-est avec la mer du Midi. Aussi devint-elle
la source de guerres acharnées entre celles des autonomies cir-
convoisines qui se croyaient appelées, par leur origine, par quel-
que affinité, ou par des alliances, à l'exercice de la suprématie
politique et religieuse : les Arvernes, les Séquanes, les Edues ;
les Arvcrnes, famille gallique appuyée d'alluvions et d'alliances
cymriques, les Séquanes, race belgo-cymrique, les Edues, ligue
de elans'cymriques faisant partie d'une antique invasion et ralliés