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LÉGENDES DE LA VILLE D'ARS. 379 leurs formes varie'es par l'effet des courants, suivant la pro- fondeur, et suivant encore la nature des bois sur lesquels ils ont agi. Les uns vont en diminuant de grosseur vers le bas, d'au- tres vers le haut, d'autres encore offrent des têtes bizarres ; mais en y réfléchissant un peu, on comprend bien vite que les parties noueuses ont dû s'altérer moins promptement sous l'influence des courants, et que, là où ceux-ci avaient une plus grande force, le bois a dû être rongé avec plus de rapi- dité , Je voulais causer, et je disserte... Au lieu d'unir à l'heu- reux abandon de la parole une réflexion prompte et sûre, je n'en finis point et je m'oublie dans les mille détours d'un exposé complet de mes observations et des pensées qu'elles me suggèrent... 11 est temps que je m'arrête. Mais je ne le ferai pas sans prier mon lecteur d'accorder quelque indul- gence à la prolixité qu'il est en droit de me reprocher dans un travail dont le sujet m'a entraîné trop souvent, et malgré moi, au-delà des limites que je m'étais assignées dès le dé- but. L'homme propose et la science dispose : une idée chasse une idée, un souvenir en éveille une autre; on craint d'omet- tre quelque fait essentiel, et l'on n'oublie qu'une chose, ceile d'être bref et de ne pas s'égarer dans les sentiers fleuris de l'école buissonnière...En abordant un travail nouveau, je me suis bercé de l'espoir que je laisserais l'empreinte de