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374 LÉGENDES DE LA VILLE D'ARS. suivant l'expression pleine de justesse d'un honorable ma- gistrat (1), une révélation du rôle que la Providence s'est (ait à elle-même dans l'organisation générale du monde? Non! je ne croirai jamais à une mission aussi indigne de la Divi- nité Ormuzd ne doit pas être pris pour Ahriman Le principe du bien et de la lumière peut-il être confondu avec celui du mal et des ténèbres? « Je tiens pour vrai, écrivait un illustre païen (2), qu'une puissance divine surveille les actions des hommes; que, bonnes ou mauvaises, elles ne sont pas sans conséquence, et qu'elles ont pour leurs auteurs des suites de même espèce. Cela ne se manifeste pas tout d'abord, mais, en attendant, la raison de chacun lui montre dans sa conscience ce qui lui est réservé. » Mais est-il besoin d'aller rechercher, dans une époque aussi éloignée de nous, une appréciation juste et saine du rôle de la Divinité dans les affaires humaines pour l'opposer aux croyances excessives de quelques fanatiques igno- rants? « A notre grande revue générale à tous, disait un jour l'excellent oncle Toby h son fidèle Trim, à notre grande revue générale à tous, caporal, au jour du jugement (et pas avant) — on verra qui a fait son devoir dans ce monde, — et qui ne l'a pas fait; et nous aurpns, Trim, de l'avancement en conséquence. — — Je l'espère, dit Trim (3). » Il est convenable, avant d'aller plus loin, d'appeler ici l'attention sur un passage de Chorier que l'on a peut-être un peu trop laissé dans l'ombre. Cet historien prétend que le (1) Discours de rentrée de M. Gautier, l'' r avocat-général à la Cour im- périale de Grenoble, 1865, p. 36. (2) Lettres de Sailusle à Jules César. (3) Sterne, Trislram Shandy, ch. 168.