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                     LÉGENDES DE LA VILLE l)'ARS.                          353

sias ne purent être absolument subjugués. Mégabize essaya
néanmoins de les soumettre. Leurs maisons sont ainsi
construites. Sur des pieux très-élevés, enfoncés dans le
lac, on a posé des planches jointes ensemble: un pont étroit
sst le seul passage qui y conduise. Les habitants plantaient
autrefois des pilotis a frais communs, mais dans la suite il
fut réglé qu'on en apporterait trois du Mont Orbelus à cha-
que femme que l'on épouserait. La pluralité des femmes est
permise dans ce pays. Ils ont chacun sur ces planches
leur cabane et une trappe bien jointe qui conduit au lac; et
dans la crainte que leurs enfants ne tombent par cette ou-
verture, ils les attachent par le pied avec une corde. En
place de foin, ils donnent aux chevaux et aux bêtes de som-
me du poisson. Il est si abondant dans ce lac, qu'en y des-
cendant par la trappe un panier, on le retire peu après rem-
pli de poissons de deux espèces, dont les uns s'appellent
papraces et les autres liions. »
   De son côté, Hippocrale nous a transmis les détails sui-
vants (1) sur les habitants du Phase, qui « occupent une
contrée marécageuse, chaude, humide et boisée; les pluies y
sont, dans toutes les saisons, aussi fortes que fréquentes. Ils
passent leur vie dans les marais ; leurs habitations de bois
et de roseaux sont construites au milieu des eaux ; ils ne mar-
chent que dans la ville et dans le marché ouvert aux étran-
gers ; mais ils se transportent dans des pirogues faites d'un
seul tronc d'arbre, montant et descendant les canaux qui
sont nombreux. »
   Enfin, nous trouvons dans Suidas,—et ces nouveaux dé-
tails nous intéressent plus particulièrement, quoiqu'ils pré-
sentent de grandes difficultés à l'interprétation, — un pas-

  (2) OEiiv. complètes, Des airs, des eauœ et des lieux ; traduction de Liltrc,
1840, p . 61.
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