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                        BIBLIOGRAPHIE.                      331

 sortir les faits particuliers, en expliquant leur raison d'être
par des documents tirés de l'histoire générale.
   Dès le premier chapitre, M. de Cazenove prouve la vérité
de cette assertion : effectivement, il commence en donnant
une description de Saint-Jean-de-Maurienne, qui prit son
nom des reliques de saint Jean-Baptiste, apportées dans cette
localité par sainte Thècle, dont la tradition place le lieu de
la naissance dans le château de Chaudane, berceau de la fa-
mille Rapin, qui se faisait gloire d'être de la même race que
la sainte en question.
   Cette famille Rapin joua un rôle honorable dans la Mau-
rienne; mais une branche vint s'établir en France, et se
mêla, dans le XVIe siècle, aux déplorables querelles reli-
gieuses de cette époque. Un compte-rendu succinct ne me
permet pas de suivre les différents membres de cette bran-
che, convertie aux idées de la réforme, et dans laquelle M.
de Cazenove compte une de ses aïeules. J'arrive donc à
Jacques de Rapin, seigneur de Thoyras, père de l'historien,
objet de cette biographie. Jacques de Rapin et Paul Pélisson,
son beau-frère, se rendirent célèbres par la défense de
Fouquet, et le premier fournit une brillante carrière dans
le barreau du Languedoc.
   Paul de Rapin-Thoyras, fils du président, naquit à Castres,
le 25 mars 1661, et ses premiers pas dans le monde n'indi-
quent pas un excellent caractère, car il débute par des duels,
résultat de causes bien futiles. Son humeur belliqueuse le
poussait a entrer dans l'état militaire; mais, pour ne pas
contrarier sa famille, il s'adonna a l'étude du droit, et fut
bientôt reçu avocat. Après la révocation de l'édit de Nantes,
cédant aux instances de sa mère, il émigra avec son
jeune frère Salomon, et nous le retrouvons peu après en
Hollande, incorporé dans la compagnie des cadets réfugiés,
en garnison à Utrecht.