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29Q LÉGENDES DE LA VILLE D ' A R S . « ches d'église qui sonnaient a une demi-lieue de distance, « tandis qu'il était produit par des grenouilles qui nageaient « tout près dans l'étang. C'était une illusion des plus singu- « lières. « Dans l'automne, on peut voir souvent, en Suède, le « Bombinator ingens sur la terre. Ses mouvements sont « alors aussi vifs que ceux de la grenouille ordinaire « (JRana esculenta). « M. Phipson fait remarquer que cette curieuse espèce « de batraciens .mériterait bien d'être acclimatée chez « nous, comme grenouille de luxe ! Aurait-on jamais pensé « que l'humble batracien de nos étangs et de nos prés de- « vînt jamais un objet de luxe ! » « Et voila Ainsi se trouvent confirmées par la science — Linné ! rien que ça, sans compter les autres, — mes vagues observations de songeur. Mais n'est-il pas étonnant de voir transformer par M. Figuier en Ingens pour Igneus notre étourdissante carillonneuse, et quelque peu étrange le vœu que M. Phipson adresse aux savants en faveur de l'acclimatation, dans notre France, d'un batracien qui s'y rencontre partout? Quand donc, naturalistes de salon, quit- tant enfin les élégantes manchettes de feu M. de Buffon, irez-vous étudier la nature sur les lieux mêmes où elle étale ses richesses et produit ses excentricités ? « J'ai fini, et ce n'est pas trop tôt. Je vous ai signalé les cloches ; a vous maintenant, mon cher Yallier, pour compléter la curieuse Epigraphie campanaire de notre dé" partement, que vous avez si vaillamment entreprise, d'aller en relever les légendes Elles ne peuvent manquer d'être fort curieuses, si, comme toutes cloches bien apprises, elles sont décorées des noms de leurs parrains et marraines. Quelles piquantes révélations elles nous réservent sur le sire de l'Etang et la chanoinesse de l'Aiguë, le chevalier du