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278             LÉGENDES DE LA VILLE D'ARS.

opinion qu'avec les armes de la logique : seulement, dans
la conviction où je suis que la ville d'Ars de celle époque
ne s'est point abîmée dans les eaux, — en totalité du moins,
— je regrette de ne pouvoir lui demander où une ville,
d'une superficie proportionnée à une population aussi im-
portante, aurait pu trouver place au soleil. Le lac touche
presque au coteau, et le seul petit vallon du Pin aurait dû
servir d'assiette a ses habitations. La Côte-Saint-André,
dont chacun de nous connaît l'étendue, ne renferme que
4,234 habitants, Crémieu 2,231 , le Pont-de-Beauvoisin
 1,727, Saint-Geoire 3,884, la Tour-du-Pin 2,684, Rives
 2,506, Bourgoin 4,763, Virieu 1,119 ! Qu'on juge de l'é-
 tendue de la ville d'Ars, s'il pouvait y avoir quelque chose
 de sérieux dans les supputations de son vénérable histo-
 rien!... Je sais bien qu'il serait toujours en droit de me
 répondre, la chronique a la main . Vrbs Ârsi fuit juste Dei
 judicio SUBMERGATA. .., Ma réponse se trouvera .dans mon
 dernier chapitre, et je la crois concluante.
   Pour le moment, je me bornerai à la déclaration suivante :
Je me défie singulièrement, — et pour cause, comme on le
verra plus loin, — des observations de M. Tripier ; j'appré-
hende qu'il ait confondu une chapelle entière avec le chœur
seul d'une église ; enfin je nie l'existence passée d'autres
églises qu'il suppose si gratuitement, sur la foi seule d'une
légende apocryphe.
   A ce propos, je me permettrai une autre remarque. Le
texte d'Aymar du Rivail porte : « Verum ejus territorium
cum sacello idem Alexander Silvse-Benedictse cœnobio
attribuit. » M. Macé (voir sa traduction d'Aymar du Rivail) (1),
a rendu ce passage par : « Mais son territoire avec une cha-
pelle fut attribué, etc. » Je crois cette traduction inexacte,

  (1) P. 28.