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248               ON NE CROIT PLUS A RIEN.

   — Illustre philosophe , daigneriez-vous m'apprendre si
les douze mob...
   — Chut ! chut... pas ça ! pas ça ! ! Malheureux! souffia-
t-il, pas si vite, vous allez le scandaliser... un peu de for-
mes.
   Diable ! c'est juste, pensai-je , je ne puis pas lui parler a
brûle-pourpoint de mes valeurs, ce n'est pas convenable ;
 quelle idée donnerais-je de moi ? c'est le. cas ou jamais, avec
 un esprit de cette trempe-la , d'employer les précautions
 oratoires... amenons la chose de loin.
    — Les purs esprits daignent-ils intervenir dans nos mi-
 sérables affaires et nous aider de leurs lumières pour rame-
 ner nos actions, —j'allais encore me compromettre.... —
 pour ramener nos actions... dans les voies de la sagesse ?—
 C'était se retourner habilement, mais cela m'éloignait un peu
 de la question...
    J'étais près de la table, tout béant d'attention, et mes yeux,
 déjà faits à l'obscurité, purent voir dans l'ombre la main du
 médium s'agiter tout a coup, dans un mouvement convulsif,
 ei le crayon courir avec rapidité.... et je reçus un carré de
 papier.
    — Allez a la fenêtre, me glissa-t-il, entr'ouvrez seulement
 et lisez.
    C'était fort mal écrit : mais, dans les bureaux , on sait
 tout déchiffrer.
    Voici ce que je lus :
    « Les actions des hommes sont sujettes h s'égarer; c'est
 « aux purs esprits qu'il faut demander la vérité; la vérité
 « seule ne trompe pas (1). »
    — Méditez... méditez, susurrait le médium.
  J3igre !... je méditais beaucoup : ia vérité seule ne trompe

  (1) Textuel.