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230                        LES TOMBEAUX

moins vivant noblement, et ce ne fut que sous Louis XII
qu'on se départit de cette rigueur. C'est ainsi que Riverie,
l'ancien fief des seigneurs de Roussillon et des Thoire-
Villars put être acquis et possédé par Claude Laurencin,
qui avait été du nombre des douze premiers bourgeois
anoblis en vertu dé l'édit de Charles VIII.
   Mais quelle que soit la puérilité des préjugés, il faut
que les années habituent les générations aux usages
nouveaux. Claude' Laurencin l'éprouva bien. Au nombre
des fiefs qui relevaient delà baronnie de Riverie, plusieurs
étaient possédés par des gentilshommes de familles che-
valeresques, entre autres les seigneurs de Rougemont
dits de Bron, comtes de la Liègue. Aussi, quand, suivant
les coutumes féodales, le nouveau baron réclama l'hom-
mage qui lui était dû, il rencontra plus d'une résistance
chez ses nobles vassaux, dont l'orgueil se révoltait à l'idée
de s'agenouiller devant un ancien marchand enrichi dont
la condition leur semblait inférieure à la leur (1).
   D'autres difficultés bien plus sérieuses furent suscitées
à Claude Laurencin parle fisc royal. Quoique la vente de
la baronnie de Riverie lui eût été consentie par Suzanne
de Bourbon, plusieurs années avant la défection du con-
nétable, les officiers du roi n'en voulurent pas moins
comprendre cette terre au nombre de celles qui avaient
été confisquées sur ce dernier, puis réunies à la Couronne,
en 1531. Mais Claude Laurencin repoussa sans peine
ces prétentions exorbitantes ; des lettres patentes de
François Ier, de l'an 1535, enregistrées au Parlement en
1537, lui accordèrent main-levée pure et simple de la


   (1) Saint-Julien de Baleure. Histoire des Bourgongnons, p. 143. —
Sentence de la sénéchaussée de Lyon, du 7 avril 1540, aux archives de
la Cour Impériale.