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HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LYON. 20B * On croit que le fameux Jean Gradi, ou de Gradibus, avait ouvert à Lyon, vers le commencement du seizième siècle, une école de jurisprudence civile et canonique. Cette opinion nons paraît fondée. Il est certain, en effet, qu'à cette époque Lyon offrait d'immenses ressources à tous les savants qui, à son exemple, désiraient multiplier les livres. Voici le titre de quelques-unes de ses œuvres : 1° Le commentaire de Balde sur le Digeste; 2° Biblia latina cum concordantia veteris et Novi Testamenti atque juris canonici; 3° La Somme rurale de Jean Boutïlier, augmentée des plus notables autorités. Humbert de Villeneuve, un des Lyonnais qui contribuè- rent le plus à propager le goût et l'amour des sciences (1), entra dans la carrière politique par la charge de lieu- tenant général à la sénéchaussée de Lyon. Devenu ensuite conseiller au grand conseil, second président au parle- ment de Toulouse, ambassadeur de Louis XII, il occupa enfin pendant dix années le premier fauteuil dans le par- lement de Bourgogne. Il mourut à Dijon en 1515. A la nouvelle de sa mort, le parlement, s'étant assemblé ex- traordinairement «délibéra sur les honneurs qu'il conve- nait de rendre à un chef, qui s'était si fort distingué par son amour pour la justice et par ses talents; il fut conclu tout d'une voix que Humbert serait mis sur un lit de parade, revêtu de sa robe et manteau de pourpre, la tête découverte, le mortier à ses côtés, et tenant une requête entre ses mains ; qu'en cet état il serait porté par les huissiers de la Cour à Saint-Etienne de Dijon, où il devait être inhumé; que tout le parlement en corps accompagne- rait le convoi funèbre et assisterait à ses obsèques, ce (1) Il était un des membres de la Société académique de Fourvière. — Voir Pernelti, I, Î20 ; la Biographie lyonnaise.