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•198                         ALLOBROGES

prenait tellement la conduite toute romaine et non allo-
broge qu'avaient tenue les députés, qu'il s'écria en plein
Sénat : « Ils ont renoncé d'eux-mêmes aux plus magni-
« fiques espérances, refusé l'empire que des patriciens
« venaient mettre à leurs pieds, et préféré le salut du
« peuple romain à Y agrandissement de leur patrie, et
« ces hommes, pour nous vaincre, n'avaient pas besoin
« de combattre, il leur suffisait de se taire (1). » Voilà
les députés allobroges jugés , même de leur vivant, sur
leur manque de patriotisme et de vraie politique nationale.
 « Hier, ajoute Cicéron, vous avez décerné aux députés
« des Allobroges de magnifiques récompenses (2), » elles
furent si belles et si personnelles, que les vrais Allobroges
d'au-delà des Alpes s'insurgèrent; noble réponse à l'é-
goïsme et à la duplicité de ses députés, et par ce fait la na-
tion a lavé dans le sang des siens la tache de trahison
 cauteleuse de ceux qui l'avaient mal représentée et
 servie !...
   La révolte des Allobroges, étouffée par Promptinus,
est le dernier effort considérable que fit cette nation pour
secouer le joug de Rome. César, à son arrivée dans la
Gaule, trouva la nation soumise, et lors de la révolte
générale, les Allobroges, « au moyen de nombreux postes
disposés avec soin le long du Rhône, surent parfaitement
défendre l'accès de leur territoire (3) contre les agres-
sions des partisans de Vercingétorix (4).
                                                    G. DEBOMBOURG.
   (t) C i c , Ora. Cat. III.
   (ï) Cicero. Cat. 4, § 14. (Postremo hesterno die prœmia legatis ÂUo-
brogum         dedistis amplissima.)
   (3) Cœs. Corn-, lib. VII, § LXV.
   (4) Voir l'article vienna de notre Dictionnaire geographico-historique
du bassin du Rhône, pour ce qui concerne les divisions politiques et admi-
nistratives des Allobroges, ensuite Viennenses.