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108             HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LYON.

vrage pour obéir aux pressantes sollicitations de dame
Prudence, qui se présenta un jour devant lui avec Soles-
tie, Providence, Entendement et autres demoiselles bril-
lantes de beauté et de vertu. Prudence eut seule la parole,
elle s'étonna que parmi les nombreux ouvrages littéraires
de Champier, il ne s'en trouvât pas un consacré à la dé-
fense des dames vertueuses; elle l'invita à prendre la plume
en leur faveur :
          Tout ton vivant tu n'as fait aultre chose
          Que ta personne tenir tousjours enclose .
          Pour profiter quelque chose aux humains.
          A l'une fois, tu escrips, comme suppose
          Chose testnable, et à l'autre fois, glose,
          Tant que des livres tu as composé maints.
          Tu as parle des sainclcs et des saincls
          Et au dernier, comment pour estre crains
          Et bien aimé de leurs nobles vassaulx
          Les princes doivent vivre soir et matins
          Et supporter bonnement leurs vilains,
          As introduit et montré mains assaulx.

   La Nef des Princes et des Batailles, publiée encore par
Champier, renferme trois parties : la première, qui com-
mence par une ballade, a pour titre : La Nef des Princes.
La seconde est un testament en vers français, accompa-
gnés en marge de passages latins, extraits de l'histoire
sacrée et profane. Là, on voit un vieux prince donner à
son fils de salutaires conseils pour se diriger dans la car-
rière orageuse où il va bientôt entrer ; il insiste sur les ré-
compenses qui attendent le juste, sur les supplices réservés
aux méchants. La troisième partie traite encore du gou-
vernement d'un jeune prince. Ce ne sont pas les seuls re-
cueils poétiques de Champier ; nous trouvons encore plu-
sieurs de ses pièces des vers dans son Histoire d'Aus-
trasie. Le testament de René , roi de Sicile , est la plus
considérable. Il est suivi d'une épitaphe ainsi conçue :