page suivante »
ON NE CROÎT PLUS A RIEN. 71 Ne trouvant point'la définition assez touffue, il haussa les épaules, trop dédaigneusement, je pense. — Je disais donc qu'aujourd'hui, comme toujours, on croi' à tout facilement: à commencer par Dieu, ne vous dé- plaise. Ah! si l'on pouvait s'en passer on a essayé; décidément, on ne peut pas; on sent toujours qu'on a besoin de lui. S'il rencontre de l'opposition, comme tous les gouver- nements, au moins on ne trouve personne a mettre à sa place. Aussi, sa popularité persiste, et, si l'on consulte le suffrage universel, chose aujourd'hui si pratique, c'est encore lui, croyez-moi, qui a le plus de chances d'être maintenu au pou- voir par la majorité — Ah! bien.,... si vous croyez en Dieu, à présent!. fit-il d'un ton très-dégoûté qui me piqua. — Oh!........ vous me méprisez peut-être?....... demau- dai-je aigrement. Il se força pour dire non, mais son geste faisait entendre clairement: c'est un homme fini! Je disais bien : nous en avions trop pris évidemment, il était indisposé; mais il m'avait vexé dans mes croyances, et je n'é- tais plus calme. Au risque d'un accident je voulus le pousser. — Eh ! vous y croyez plus que moi, lui criai-je, imbécile ! Encore un danger de la chose, les gros mots. Entre nous deux, ce n'était pas de conséquence , cependant on a vu d'aussi braves gens s'égorger sur ces graves questions. — Moi!! gronda-t-il, indigné..... si vous pouvez me prouver ça ! — A l'instant ! je vais vous le prouver : vous avez cru en Dieu, mardi matin, a dix heures précises!.. 11 ouvrait de grands yeux. — Aujourd'hui Dimanche, ce n'est peut-être pas votre jour...,,, bah! vous y recroirez demain ou après, un peu plus tôt, un peu plus tard,,à l'occasion