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ALLOBROGES. 21 « prendre. » Cette partie du récit ne concerne plus les Allobroges. Voilà la version de Poljbe ; examinons maintenant celle de Tite-Live sur le même sujet. «En quatre campements, le quatrième jour Annibal par- ti vint à l'Ile. C'estlà que l'Isère etle Rhône, descendant de « deux points différents des Alpes, réunissent leurs eaux « après avoir embrassé une certaine étendue de pays, « ce qui a fait donner le nom d'Ile à l'espace ainsi en- « touré d'eau. Près de là sont les Allobroges, qui ne le « cèdent à aucun autre peuple de la Gaule en puissance « et en gloire. Ils étaient alors divisés. Deux frères se « disputaient le trône ; l'aîné, nommé Brancus , qui « l'avait occupé d'abord, venait d'en être dépossédé par « son frère cadet et la jeunesse du pays, qui avaient « pour eux la force à défaut de droit. « Le jugement de cette querelle, venue si à propos, fut « déféré à Annibal qui, devenu ainsi l'arbitre d'un « royaume, en rendit à l'aîné la possession, suivant le « voeu du Sénat et des grands. En récompense, il reçut « des vivres et toutes sortes de provisions en abondance, « surtout des vêtements, dont les froids redoutables des « Alpes forçaient de se munir. Lorsqu'après avoir apaisé « les divisions des A llobroges il se mit en marche vers « les Alpes, il ne prit pas le droit chemin, mais il tourna « sur la gauche vers le pays des Tricastins; puis, suivant « la lisière du pays des Vocontiens, il arriva chez les « Tricoriens sans avoir rencontré d'obstacles, jusqu'à ce « qu'il fut parvenu sur les bords de la Durance (lire Drac « selon certains critiques) , . . . . » Pour narrer la lutte d'Annibal contre les Allobroges, qu'il appelle les Montagnards, Tite-Live d'historien de- vient poète par la description animée qu'il fait de la lutte