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506                BULLRTIS BIBLIOGBAPHIQUE.
    » Il en est une qui lui avait laissé de profonds souvenirs et qui
fut marquée par une affaire du plus haut intérêt, qui excita alors
l'attention publique, et dont nous dirons quelque mots.
    > Dans le petit bourg de Dunières, situé dans les montagnes de
    >
la Haute-Loire, un homme avait été trouvé mort dans une mare.
On le supposa assassiné. Des soupçons s'élevèrent contre deux
de ses voisins ; une instruction judiciaire eut lieu, et les accusés
furent renvoyés devant la Cour d'assises de la Haute-Loire. Des
témoignages accablants s'y produisirent contre eux de la part de
plusieurs témoins, et notamment de l'un d'entre eux. Ils furent
condamnés aux galères à perpétuité, et, en exécution de l'arrêt,
envoyés h Toulon après avoir subi la flétrissure.
    «Ces malheureux étaient mariés. La femme de l'un d'eux qui,
pendant toute la nuit où le crime avait dû être commis, avait eu
constamment son mari à ses côtés, ne pouvait douter de son in-
nocence ; mais tout ce qu'elle avait pu dire devant la Cour avait
été suspect et sans influence, en présence des témoignages qui
avaient semblé rendre certaine la culpabilité de son mari. Cette
femme, puisant dans sa conviction, dans son malheur une éner-
gie héroïque, ne se rebuta pas et se voua tout entière à faire pré-
valoir, contre la déclaration même du jury, l'innocence de son
mari. Elle était illettrée, elle apprit à lire ; elle recueillit, avec la
plus admirable persistance, des documents qui tendaient à infir-
mer les témoignages sur la foi desquels son mari avait été
condamné : elle parvint à donner à ses recherches assez d'im-
portance, aux faits qu'elle rassembla assez de vraisemblance et
de certitude, pour qu'une accusation en faux témoignage pût
être dirigée contre les témoins sur la déclaration desquels son
malheureux époux et son beau-frère avaient été envoyés aux ga-
lères. Ces témoins furent traduits à leur tour devant la Cour
d'assises du Puy-de-Dôme, et celui dont le témoignage avait sur-
tout été capital et avait dû entraîner la condamnation, fut, après
des débats solennels, condamné lui-même aux travaux forcés à
perpétuité, suivant l'article 361 du Code pénal.
    » L'article 445 du Code d'instruction criminelle porte que :
« Lorsqu'après une condamnation contre un accusé, si l'un ou