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302 NOTICE HJSTORIQU1Î Cependant, il faut reconnaître, pour Chalamont en parti- culier, qu'à partir du moment où cette seigneurie eut passé sous le pouvoir des sires de Beaujeu, elle fut peut-être moins agitée, par suite de son accession à des intérêts plus généraux et à un ordre de chose mieux défini. La justice s'organisa ; le bailli jugeait les différends des parties ; ses sentences étaient déférées à une cour, dont le siège était établi à Beaujeu; enfin un juge du Beaujolais venait, à certaines époques dé- terminées, tenir des assises a Chalamont (1). Les sires de Beaujeu possédaient â Chalamont ce que l'on nommait le pur empire, merum imperium, c'est-à -dire le droit de glaive emportait le pouvoir de condamner les cri- minels à la peine de mort ou à la mutilation; ce qui est bien assurément la plus haute expression de la souveraineté. Chose singulière et qui trahit toute une époque ! souvent, dans nos pays, on dressait le gibet en signe et symbole de la souveraineté sur les confins les plus reculés de la seigneurie. Ceci explique cette clause que l'on rencontre fréquemment dans les actes du temps, jusque même dans le XVe siècle : L'ombre du patibulaire ou des fourches ne pourra s'étendre, ni couvrir en aucune manière la terre et les lieux en dehors de la juridiction (2). ( i ) Le souvenir d'un procès jugé dans des assises tenues à Chalamont, auXIV" siècle,nous a été conservé p a r M . Aubret (fol. 6 5 i ) . Ce procès mérite d'être rappelé en ce qu'il nous m o n - tre qu'à cette époque de petits seigneurs ne laissaient pas que d'avoir des vassaux. tt En 1307, Barthélémy de Io , QUI PREND r.A QUALITÉ DE PROFESSEUR EN DBOIT , jugea un procès entre Humbeit de Lovât, damoiseau , et Pierre de Cerizier et Etienne de Laveisy. Le sieur de Lovât disait qu'il possédait le mas de Laveisy depuis dix a n s , ce qui était une preuve qu'il lui appartenait. Les deux autres particuliers prétendaient que ce mas leur appar- tenait par succession ; y ayant eu des enquêtes faites par Pierre de Piscis , chevalier châtelain de Chalamont, qui prouvèrent le droit de Ccrizier et de Laveisy, ce mas leur fut adjugé par de Io , dans les assises qu'il tint à Chalamont, le mardi après le dimanche de REMINISCEP.E ; e; Humhert de Lovât fut condamné aux dépens». » Je pense que Barthélémy de Io , quoique juge de la terre de Beaujolais , était professeur de ^ r o i t à Lyon, où fleurissaient alors les études du droit. 0 ) Voir LATEYSSONNIÈRE , t. 4. p. iil\.