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 338                  BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
 se mit donc à l'œuvre : il corrigea et termina le onzième volume, que
 le P. Fontenai avait laissé imparfait, et composa le douzième. Il allait livrer
 l'un et l'autre à l'impression, lorsque la mort le frappa, le !6 avril 1742, à la
 54 e année de son âge.
     « Le P. Fontenai survécut à son successeur; mais, attaqué d'une paralysie
 presque totale, il ne put reprendre sa tâche ; ce fut au P. Berthier qu'on la
 confia. Les trois premiers auteurs ont reçu du quatrième des éloges mérités.
La mémoire du P. Berthier exige de son successeur le mémo devoir et les
 mêmes hommages.
     « Le P. Berthier apportait 5 celte œuvre un esprit vaste et cultivé, des
études sérieuses, des connaissances profondes et variées. Né d'une famille
honorable à Issoudun, le 7 avril 1704, il embrassa jeune encore l'Institut
de saint Ignace. Les épreuves du noviciat révélèrent et affermireut en lui les
vertus d'un parfait Religieux, et le cours de régence développa les grandes
 qualités qu'il avait annoncées par de brillants succès au collège de Bourges,
 dirigé alors par les PP. de la Compagnie de Jésus. 11 enseigna successivement
les humanités à Blois, la philosophie à Renues et à Rouen, et la théologie à
Paris. Avide de connaissances, et voué à la gloire de Dieu, le P. Berthier con-
sacrait tout le temps que lui laissaient ses emplois, à l'étude des antiquités
sacrées, de l'histoire ecclésiastique, des Pères de l'Eglise, et des sciences
relatives à celle qu'il était chargé d'enseigner. Toutes lui étaient devenues
familières, lorsque, vers l'an 1742, ses supérieurs le mirent à la tête du
Journal de Trévoux, dont l'importance croissait avec les besoins de l'Église.
Cette position fut pour lui une arène où il prit à partie toutes les erreurs du
temps. Ceux qui ont suivi sa polémique dans ce journal, savent avec quelle
puissance de logique, avec quelle étendue de connaissances, avec quelle ur-
banité de ton il attaquait et confondait la fausse philosophie du siècle.
    « Chargé en même temps de rédiger les Mémoires de Trévoux, et de
continuer ['Histoire de l'Église gallicane, le P. Berthier mena de front ces deux
entreprises, avec tant de talent, que l'une et l'autre acquirent sous sa plume
une véritable perfection. Après avoir édité, en 1744, le onzième et le dou-
zième volumes, que les Pères Fontenai et Brumoi avaient laissés manuscrits,
il publia les deux volumes suivants, en 1745, auxquels il en ajouta deux
autres, en 1747. Deux ans après, parut le dix-septième ; le dix-huitième, qui
fut publié la même année, s'arrête à l'an 1559, et termine jusqu'à présent
l'œuvre commencée par le P. Longueval.
  « Le P. Berthier a fixé le jugement des lecteurs sur le mérite de ses pré-
décesseurs; qu'il nous soit permis d'émettre notre opinion sur le mérite de sou
œuvre. Les qualités, qu'il y déploie, font des six derniers volumes de celte