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316 NOTRE-DAME DE BOURG. vide entre ces baies et l'extrados des arcades ogivales ; et les fe- nêtres sont placées trop près de la voûte. Il eût fallu pour remplir cet intervalle, cette zone lisse et nue , le triforium de Saint-Nizier de Lyon, imité avec tant de bonheur dans l'église dePérouges (Ain). La voûte, faiblement ogivale, est ornée de clefs et de nervures com- pliquées qui se croisent. Tous les piliers de soutènement, les ner- vures et les arcs-doubleaux qui divisent en zones les diverses tra- vées de la voûte , sont à moulures prismatiques. Les piliers, par conséquent, sont privés de chapiteaux et viennent se marier immé" diatement aux arcades qui les absorbent dans leur partie supé- rieure. Ceux de la première travée, beaucoup plus robustes que les autres pour supporter, sans fléchir , le fardeau du clocher, sont de- meurés massifs et bruts. Le porte-orgue est une œuvre du XVIe siè- cle , dont on admire la riche balustrade. L'orgue actuel , qui passe pour excellent, ne date que de 1835. Sous la cinquième travée de voûte , se développe un avant-chœur , représentant la Solea des basiliques constantiniennes. C'est aux limites de cet emplace- ment que se trouvait un jubé dont j'ai reconnu les vestiges, jubé qui fut peut-être plutôt destiné à servir de base monumentale à une croix ou à un calvaire , et de clôture majestueuse au chœur, qu'à l'usage de tribune pour la lecture.de l'Epître et de l'Evangile. Après l'avant-chœur vient le presbyterium , séparé de la première en- ceinte par une table de communion de marbre. Au centre de cet espace sacré , s'élève l'autel majeur , couronné d'un dais suspendu à la voûte , qui rappelle le ciborium des basiliques latines. Au- delà de l'autel majeur est le chœur qui va particulièrement fixer notre attention. L'apside majeure de Notre-Dame n'a point l'arc ogival indécis et rampant des pacées de Ja nef. Sa voûte plus ferme témoigne de l'époque où l'architecture gothique s'était moins sensiblement éloi- gnée de sa majesté et de son énergie premières. Cette région se compose d'abord d'une travée aveugle , remarquable par de riches clefs de voûte alvéolées, représentant les emblèmes des évangélistes (un seul manque, et il serait utile de le remplacer), puis de l'apside ou tribune proprement dite, dont la voûte offre cinq lunettes cor- respondant à cinq croisées , deux latérales bouchées , trois riche-