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                      NOTRE-DAME DE BOURG.                         311
  vision enfin est occupée par deux fenêtres et un tout petit oculus
  ouvert; à ses côtés, viennent s'amortir les contreforts angulaires,
  par deux volutes. C'est sur ce dernier étage que reposent les assises
  de la base octogone de la cinquième subdivision détruite en 1793 ;
  c'est avec lui aussi que, pleinement dégagée de toute adhérence aux
  combles, la tour abandonne la forme carrée pour devenir octogone
  et s'élancer plus gracieuse et plus svelte vers le firmament. Chaque
  étage est séparé de son voisin par une corniche saillante. La cin-
 quième subdivision de la façade-clocher de Notre-Dame de Bourg
 était faite de maçonnerie à angles de moellons, percée de huit fe-
 nêtres, couronnée d'une balustrade et d'une élégante coupole ma-
 jeure à huit pans, ornée de huit oculus et surmontée d'une coupole
 mineure ; au milieu de cette balustrade de la coupole, étaient re-
 présentées les armes de France. A la place de cet étage qui com-
 plétait l'édifice, et qui a été détruit conformément à cette loi bar-
 bare eD vertu de laquelle presque tous les clochers du département
 de l'Ain furent frappés de mort, on a mis sur les assises, intactes
 malgré les arrachements qu'elles ont subis, la coiffe actuelle posée
 crûment, ex-abrupto, sur un tronc acéphale. Je ne puis mieux
 comparer l'effet produit par ce rhabillage, qu'à celui qui résulterait
 d'une tête posée presque immédiatement sur les épaules d'une
 statue dont le cou aurait été entièrement supprimé. — Obser-
 vons toutefois que la double coupole qui forme maintenant
l'amortissement du clocher de Bourg, est une reproduction assez
fidèle de la primitive. Les différentes régions qui concourent à
former le clocher de Notre-Dame sont distribuées avec art et avec
goût ; de fermes contreforts se groupent d'une manière harmonieuse
sur ses flancs, rien n'est plus noble ni plus sagement entendu que
cette progression graduée des ordres architectoniques. Aujourd'hui,
privée d'une base en rapport avec elle, la coupole paraît écrasée ;
mais jugez de l'admirable effet que dut produire tout l'ensemble
de ce clocher, avant le décousu qui se fait remarquer à sa région
supérieure, quand ce cinquième étage, invoqué par M. Alfred Bon,
montait dans les airs. Deux petites portes latérales dissemblables,
sur l'une desquelles ( la porte méridionale ) on lit le millésime
MDXLV, pratiquées sur les façades mineures des contre-nefs, des