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212                          BULLETIN MÉDICAL.
précision. L'auteur n'en fait point encore l'examen critique, il le réserve pour
 une autre partie de son travail. Nous pouvons dire que cet exposé historique
fait beaucoup d'honneur à l'érudition de M. Brachet.
    Comme l'hystérie attaque presque toujours la plus belle moitié du genre
humain, notre confrère pense, avec raison, que pour la bien connaître
il est nécessaire d'étudier, d'une manière approfondie, l'organisation physi-
que et morale de la femme, afin de mieux faire ressortir les nombreuses
liaisons qui existent entre les nombreux phénomènes de l'affection dont il va
s'occuper. Ces considérations physiologiques sur la femme présentent le plus
haut intérêt et seront lues avec plaisir par les personnes même étrangères à
la médecine, M. Brachet trouve dans la constitution entière de la femme,
dans son intérieur comme dans son extérieur, dans l'exercice de ses fonc-
 tions , dans son caractère , des différences tranchées avec l'homme. Il
n'admet donc pas sans restriction l'axiome si souvent répété de Van-IIelmonl:
 propier solum ulerum, mulier e&t id quod est. M. Brachet prétend trouver ces
différences dans toutes les époques de la vie de la femme, depuis son berceau
jusqu'à sa décrépitude, el il combat avec beaucoup de force l'opinion do
Rousseau, qui soutient que, dans l'enfance, il n'y a pas de sexe. C'est surtout
par des modifications spéciales dans son système nerveux, et surtout dans le
système nerveux cérébral que se distingue la femme. Son caractère repose
sur sa sensibilité physique et morale, sa vie est toute de sentiment, dit M.
Brachet, c'est principalement par le système nerveux qu'elle vit ; on sent
dès-lors combien ces qualités exagérées ou trop souvent mises en jeu doivent
exalter ce système et le prédisposer aux viciations pathologiques nerveuses.
Voilà d'où notre auteur fait dériver la grande disposition des femmes à
l'hystérie, qui ne porte aucune atteinte aux facultés intellectuelles, et qui
semble se renfermer dans le système nerveux lui-même, tandis que l'hypo-
chondrie, qui affecte plus spécialement l'intelligence s'observe le plus souvent
chez l'homme.
    M. Brachet définit l'hystérie : une névrose du système nerveux cérébral,
qui se manifeste plus ou moins brusquement par des crises de convulsions
cloniques générales, et par la sensation d'un globe ascendant dans le trajet
de l'œsophage, à l'extrémité supérieure duquel elle vient se fixer, pour y
causer une menace de suffocation imminente. On voit de suite, par cette dé-
finition, que notre auteur ne partage pas l'opinion des nombreux médecins
qui placent le siège de l'hystérie dans l'utérus ; mais il ne se contente pas
d'admettre celle opinion, il l'appuyé sur des faits ; il cite dix-huit observations
particulières de cas d'hystérie ; il analyse avec beaucoup de sagacité tous les
phénomènes morbides observés, et il fait voir que le point de départ de tous,
peut, en dernier analyse, être reporté au système nerveux cérébro-spinal.
Dans la sensation du globe hystérique, partant de l'abdomen et remontant
à l'cesophoge, qui est le siège caractéristique de l'hystérie, et qui a été re-
gardée comme la plus forte preuve du siège de la maladie dans l'utérus;
M. Brachet voit encore un acte du système nerveux cérébro-spinal, puis-
qu'il y a une sensation perçue qui est du ressort du système nerveux cérébro-
spinal et non du système ganglionaire. Dans toutes ces réflexions qui accom-
pagnent les observations particulières, et dans lesquelles sont analysés avec
soin tous les phénomènes morbides, on reconnaît le profond physiologiste,
le savant auteur des recherches sur les fonctions du système nerveux gan-
glionaire. Parmi ces observations, on trouve la relation d'une sorte d'épidé-
mie d'hystérie, qui se développa par imitation chez cinq femmes, dans
une salle de i'Hôtel-Dieu de Lyon. Pour empêcher la propagation de ce mal,
M. Brachet (it placer un pot d'eau à côté des malades, et menaça d'en