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DE L'iNDE ET DE LA CHINE. 269 M. Hedde seront une rareté non seulement pour nous mais même en Chine. Arrêtons-nous un instant devant cet instrument de musique fort en usage chez les Chinois; le gong est de forme cylin- drique, en cuivre battu, et on le frappe avec un tampon couvert de linge; c'est un instrument presque sacré, indis- pensable dans la vie chinoise ; dans la ville flottante qui couvre la rivière de Canton, le soleil, à son lever et à son coucher, est salué par le son de mille gongs qui part de chaque bateau, et annonce la première et la dernière prière. C'est aussi le gong qui, dans, les pagodes, appelle les fidèles; qui, dans les maisons des mandarins, annonce l'entrée où la sortie du maître; qui, dans les rues étroites et populeuses, précède la chaise des dignitaires, et ordonne à la foule de livrer passage. Dans les orchestres, le gong remplace avan- tageusement notre grosse caisse qu'il étoufferait sous sa voix sonore. Les Anglais ont une grande prédilection pour cet instrument bruyant; en Angleterre, dans plusieurs des châ- teaux de l'aristocratie, le gong remplace la cloche pour régler les heures des repas. L'Exposition est toute ornée de rouleaux de peintures, qui, dans les appartements chinois couvrent et ornent les murs ; ils représentent des fleurs, des oiseaux; quelquefois des per- sonnages fantastiques ou différentes scènes d'une histoire connue, ou simplement des caractères d'écriture chinoise, une maxime des anciens sages. Coufulze et Mougtze, ou bien un spécimen de calligraphie ; ce dernier art est fort en hon- neur. Celui qui a une écriture supérieure est assuré de sa fortune. Aucune des meilleures peintures chinoises, même celles de Lam-qua, qui passe pour un artiste de premier ordre, ne peuvent se comparer aux plus médiocres de nos tableaux de genre; cela tient d'abord à une infériorité bien constatée dans les principes de l'art, puis, à l'absence d'école, et au