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252 DE L'ÉGLISE, DE L'ÉTAT moyens naturellement si repoussants la puissance d'attirer le monde? Si donc le succès de l'Église prouve la vérité de sa doctrine et de sa mission, pourquoi vous afliger du succès de la vérité. Mais, dites-vous, quoiqu'il en soit, il n'en est pas moins vrai que l'Eglise a une puissance que nous n'avons pas et dont nous sommes jaloux. Que voulez-vous que que je vous dise P Alors priez Dieu de vouloir bien vous révéler «les dogmes plus élevés que ceux du christianisme et de vous donner miraculeusement une mission supérieure à la sienne. Si Dieu vous exauce, n'en doutez pas, vous réussirez aussi bien que les Apôtres ; s'il ne vous exauce pas, qu'y faire ? Il faut bien se résigner à laisser la religion qu'il a fondée éclai- rer et attirer les hommes par sa lumière. Ayez donc au moins la sagesse du docteur juif Ganialiel. Quand le Sanhédrin ne savait que faire des apôtres captifs , il leur donna ce conseil si plein de bon sens. Réfléchissez bien à ce que vous allez faire à ces hommes ; si leur projet est un projet d'homme, il tombera de lui-même comme sont tombés tant d'autres ; mais si c'est un dessein de Dieu, vous ferez de vains efforts pour vous y opposer, et, en résistant à Dieu, vous n'attirerez que malheur. Il me semble donc qu'au lieu d'envier la mission que vous n'avez pas, vous feriez bien mieux de remplir celle que la providence vous a confiée, et qui est belle et grande aussi. Examinez si, depuis que le monde existe, personne est parvenu à s'agrandir en s'ingé- rant dans uu rôle qui n'était point fait pour lui ; restez donc dans votre rôle, si vous voulez avoir toute votre gran- deur. Or, votre magnifique rôle, c'est la liberté et rien que la liberté. La liberté est tout pour l'État, c'est son origine, sa vie, sa force, son guide, sa lumière, sa beauté, son char- me, son unique moyen. Tant qu'il s'appuiera uniquement sur elle, tant qu'il sera dans son rôle, il sera vrai, juste, fort et a i m é ; mais, qu'il le sache bien, dès qu'il en sortira, il se rendra ridicule et odieux.