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                    ET DE L'ENSEIGNEMENT.                     237

 les sciences ne sont point négligées ici, car, tous les huit
 jours, un professeur distingué vient causer de science une
 heure avec nos élèves. Vous figurez-vous l'indignation de
 l'inspecteur? trouverait-il des termes pour l'exprimer? une
 heure par semaine donnée à la science!!!!!
    Je demande maintenant à tous ceux qui se sont occupés
sérieusement d'éducation, s'il est plus facile de former les
enfants à la morale qu'à la science? si pour achever l'œuvre
de l'éducation, il ne faut pas plus de suite et de continuité
dans l'action, plus de zèle, plus d'efforts, plus de tact et
d'adresse? En effet, si la science a la paresse à combattre,
elle a pour auxiliaire la curiosité, et pour encouragement le
plaisir de savoir. Mais la morale catholique a contre elle toutes
les passions; il faut la pratiquer sans la comprendre, car elle
 ne repose que sur la foi ou la confiance; il faut dans celui
qui enseigne une foi vive et une conviction pleine de chaleur
pour inspirer aux enfants cette foi et cette confiance; la
moindre contradiction peut ébranler cette foi; un mauvais
e x e m p l e , une raillerie suffisent quelquefois. Jugez donc
de ce que doivent être la foi et la morale d'un élève, dans un
collège où les professeurs sont les uns catholiques, les autres
protestants, les autres incrédules; où l'indifférence des r e -
ligions est une maxime légale; où quelquefois même les
maîtres n'osent parler de religion de peur d'être raillés ; et
vous pensez que tout cela sera contrebalancé par un au-
mônier qui est étranger aux élèves, qui, loin de vivre avec
eux pour les influencer à chaque instant du jour par toute sa
vie, apparaît les dimanches comme un hors-d'œuvre, dit des
paroles que le grand nombre n'écoute pas, et qui, quelque-
fois, sont contredites d'avance par l'enseignement de certains
professeurs?
  Aussi considérez les résultais; relisez le fameux mémoire
publié, en 1831, par les aumôniers du collège de Paris; sou-
venez-vous des reproches qui accablent l'Université depuis
quelques années et auxquels elle n'a pu répondre.