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SORTIE DES LYONNAIS. 187 appris, vers dix heures du soir, que la porte de Trion ne pou- vait plus tenir, que les cannoniers de la batterie de Loyasse l'avaient tous abandonnée à l'exception de cinq; enfin, que le poste, qui devait la soutenir, s'était retiré. Je vis alors que la sortie était obligée, puisque l'ennemi pouvait p é - nétrer sur plusieurs points à la fois. Je m'y résolus donc aussitôt. J'envoyai sur le champ aux commandants des travaux Perrache, des postes Saint-Georges et Saint-Clair, des Brot- teaux, des faubourgs de Saint-Just, de Serin, de Vaise et de la Croix-Rousse, l'ordre de retirer leur artillerie, de faire leur retraite et de se rendre à Vaise avec les hommes de bonne volonté. Je fis battre trois fois la générale avec invitation aux citoyens, qui n'occupaient pas les postes extérieurs, de venir se former sur la place des Terreaux. Je crus cependant ne pas devoir rassembler les bataillons. Je craignais les Jacobins. Je fis donner ordre à la cavalerie de se réunir à Serin à l'escadron de Monlbrison, et je devais prendre de l'artillerie à la Claire, je l'y avais fait conduire dès le moment où j'avais arrêté mon plan de retraite. Les différents com- mandants exécutèrent leurs ordres avec intelligence. Je ne quittai l'Hôtel-de—Ville qu'à trois heures du matin, et après avoir donné les ordres que je crus nécessaires. J'avais fait couper le pont de bateaux de la Saône et établir une batterie sur le Ponl-de-Pierre. Je craignais que le détachement de la porte Saint-George fût coupé, et le désordre qui devait résulter d'une pareille retraite, si j'étais attaqué. Je m'étais rendu au bas de Serin pour y recevoir les diffé- rents détachements qui devaient y passer pour se rendre à Vaise, et je leur ordonnai successivement de gagner l'enclos de la Claire. Il était de trop bonne heure encore pour qu'ils fussent tous arrivés au rendez-vous, plusieurs devant traverser Lyon dans toute sa longueur et faire ainsi près d'une lieue.