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SOUVENIRS DE 1193. 109 «se gardait par le service militaire des habitants, sous le nom de garde bourgeoise. Une compagnie d'invalides,détachée du régiment de Lyonnais, faisait le service des portes. La garde de l'Hôtel-de-Ville était confiée à " une compagnie d'arquebu- siers vêtus de violet, à la solde de la ville, ainsi qu'une compagnie de cinquante hommes à pied, du guet. Les chefs de ces deux compagnies étaient nommés par le Consulat. Les greniers d'abondance, situés quai deSerin. devinrent une caserne, et on y plaça l'infanterie de la légion des Vosges, commandée par M. Perrin de Précy, lieutenant-colonel de ce corps. M. de Précy devait son avancement à ses talents militaires ; c'était un homme d'une amabilité parfaite. Les premières années de la Révolution le virent appelé au commandement de la garde constitutionnelle de Louis XVI. Les souvenirs qu'il avait laissés à Lyon déterminèrent, en juin 1793, le congrès départemental, réuni à Lyon, à l'appeler au commandement de l'insurrection lyonnaise contre la Con- vention. Louis XVI avait péri sur l'échafaud ; sa garde était licenciée, et M. de Précy s'était retiré dans sa patrie, à Semur en Brionnais (Saône-et-Loire). M. Marest de Saint-Pierre, avocat à L y o n , gendre de M. Imbert-Colomès, fut député pour aller informer M. de Précy du vœu des Lyonnais, et l'amener à Lyon. J'habitais alors Roanne, où j'avais été receveur particulier des finances, el étais encore receveur du district. M. Marest de Saint-Pierre, avec qui j'étais fort lié, me visita à son passage et me fit part de sa mission. Je le vis encore à sou retour, ainsi que M. de Précy, que j'avais connu à Lyon, et plus particulièrement encore à Roanne, chez M m e deChavanes,sœur de M. de Béligny, el à Sainl-Sym- phorien-en-Lay, où il faisait de fréquents séjours chez M. de Monigaland, ancien conseiller à la cour des Monnaies de Lvnu. et l'une des meilleures maisons du pays.