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106                L'ÂGE NOUVEAU.

      Qui distribue avec largesse
      La lumière à tous les esprits.

      Les bruits du siècle en vain t'effrayent,
      Poète qui vis par le cœur,
      Sur tous ces chemins qui se frayent
      C'est Dieu qui passera vainqueur.
      Ceux qui travaillent à ces voies
      Ne rêvent que charnelles joies
      Ivresse, orgueil et vils plaisirs ,
      Pour eux la nature asservie
      N'est qu'une table mieux servie,
      Un lit pour leurs prochains loisirs.


      Répandez cet impur présage
      Vous que flatte un tel avenir ;
      Et vous qui dévorez notre âge
      Rêvez qu'il ne doit pas finir !
      Un bras plus puissant vous gouverne,
      Passez, ô race subalterne,
      Malgré vous l'œuvre se fera ,
      Et vous y travaillez vous-même ;
      Travaillez ! c'est la chair qui sème
      C'est l'esprit qui récoltera.

      Préparons sa moisson féconde
      De justice et de charité ;
      Mais n'espérons pas en ce monde
      Bâtir l'éternelle cité.
      La vie est un voyage austère,
      L'homme embellit en vain la terre,
      Il n'en fera jamais le ciel!
      Pourtant quand la vague est moins forte
      Parons cette nef qui nous porte
      Vers le monde immatériel.