Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                           CHRONIQUE.



   Le journal de Villefranche nous apporte les détails suivants sur
l'existence passée d'une académie en cette ville du Beaujolais :

   Le hasard a fait découvrir, dans les vieilles archives de la mairie de
Villefranche, des lettres-patentes du mois d'août 1727, délivrées par Louis
XV, confirmatives de celles octroyées par Louis XIV, au mois de décembre
1695, pour autoriser l'établissement d'une académie royale à Villefranche.
   dette pièce est assez importante pour les amateurs d'annales historiques,
parce qu'elle fixe des incertitudes sur la date de cette création dont les élé-
ments existaient déjà depuis longtemps, car, pendant les quarante années qui
précédèrent l'année 1695, Villefranche posséda dans son sein une société
littéraire qui se réunissait en séance à jour fixe, où chaque membre venait
soumettre à la bienveillante critique de l'amitié le travail de ses veilles et
le fruit de ses méditations. Des documents que nous avons consultés,
apprennent que bientôt cette société d'amateurs des belles-lettres, trouva
des protecteurs naturels dans le gouverneur de la province, M. Camille de
Neufville et MUe de Montpensier, cette princesse qui aimait et cultivait les
lettres, et dont les apanages s'étendaient sur le Beaujolais. Une si haute pro-
tection semblait constituer définitivement cette institution littéraire en aca-
démie ; les corps savants du royaume lui reconnaissaient ce caractère. On se
plaisait à mentionner dans les écrits publics du temps les relations de ses
séances, et à donner des extraits des discours qui y étaient prononcés. C'est en
 1698, comme nous l'avons dit, qu'elle reçut le titre qu'elle avait mérité. Elle
a toujours été considérée comme une des plus anciennes académies du
 royaume; l'existence de celle de Lyon ne remonte qu'à l'année 1724.
  L'académie de Villefranche, comme tous les privilèges dont jouissait la cité,
a pris fin lors de notre première révolution.
   Après la lecture de cet exposé, on sera porté à demander ce que sont deve-
nues les archives d'une société littéraire qui a joui d'une si longue et si
 brillante existence. La mairie n'en renferme aucune trace ; tout fait présumer
qu'elles auront été réunies à celles de l'académie de Lyon. Ne serait-ce pas
le cas de s'en assurer auprès de M. le recteur de cette académie, et dans
le cas où cela serait, de les revendiquer comme un titre glorieux que la ville
serait jalouse de posséder?