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48 MAÇON. chaud que le quai de Maçon, où le soleil ait une plus grande énergie, la lumière une intensité plus miroitante et plus vive- ment réfléchie par la couleur blanche des pavés et des maisons. —Et puis quelle sérénité, quelle profondeur, quel azur ferme dans le ciel qui resplendit au-dessus de ce quai, de ces paysa- ges, de ce fabuleux ensemble! — Ici encore, des hommes du peuple couchés à l'ombre sur le pavé, au teint bazanné, aux cheveux noirs, à la peau huileuse, à la prononciation mu- sicale, vous feraient croire que vous êtes déjà dans une de ces villes de la poétique Italie. Ici régnent sans partage les belvédères du midi, les persiennes vertes, les tourillons en nid d'aronde, les badigeons à fresque, les combles vêtus de tuiles courbes, tout l'appareil des formes méridionales. J'aime, oui, j'aime Mà con. Les affaires y occupent une place restreinte; un reflet sensiblement affaibli de la pro- preté du nord s'y concilie a l'allure méridionale; les rues y sont calmes ; la classe moyenne et l'aristocratie y sont convenablement abritées; elles aiment les arts, la poésie, elles offrent une urbanité et une élégance sociales peu communes. L'accent vivement cadencé du peuple maçonnais, la chaleur et la rapidité de sa parole sont, à mon sens, les seules causes qui aient motivé le surnom de rustaux et de bourrus, donné aux Maçonnais par la population plus m a - niérée du Châlonnais. Bien que Mà con n'ait point la haute antiquité d'Aulun et de Chalon, son passé latin toutefois se dessine avec quelque gloire et quelque éclat dans la période gallo-romaine, et dans le moyen-âge, sa figure politique n'est pas sans importance. Un palais moderne, d'une architecture brillante, servant d'asile à l'administration municipale, a l'académie, à la bibliothèque publique, renfermant même l'élégante salle de spectacle et le salon des fêtes et concerts, posé sur le quai du Sud, vis-à -vis d'une harmonieuse promenade, rappelle