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                                DU BCGEY.                                29

rester dans les provinces où la loi de Gondebaud avait ali-
menté contre eux la haine fanatique des populations et servi
de prétexte à la cupidité des seigneurs, qui les condamnaient
comme usuriers pour confisquer leurs biens. Néanmoins,
comme ils offraient des ressources au négoce et aux princes ,
ils furent implicitement compris dans les franchises, dont les
dispositions sur l'usure les concernaient plus particulièrement
que les bourgeois.
    La charte de Lagnieu ordonne que les biens de l'usurier
seront recueillis par ses enfants et que le seigneur n'aura droit
qu'au douzième des meubles estimés par des experts ; que les
parents les plus proches de l'usurier, décédé sans enfants lé-
gitimes, seront ses héritiers, en tenant compte au seigneur
du douzième des biens, meubles et immeubles.
    Le chapelain et le châtelain, assistés de quatre notables,
jugeaient si le décédé était coupable d'usure. Les documents
de cette époque n'apprennent pas quel était le (aux usuraire
de l'argent et quels a'ctes constituaient l'usure.
    Le dauphin Guigues amenda les dispositions de son pré-
décesseur, en déclarant que nul ne pourrait être recherché
pour fait d'usure ; que les biens de l'usurier pourraient être
légués à des étrangers et que les droits du seigneur, sur les
biens de l'usurier décédé, étaient réduits à deux deniers par
gros delphinal, qui valait trente-six deniers.
   Les juifs reçurent ces garanties sans être nommés dans les
chartes du Bas-Bugey et sans être préservés de la haine
aveugle et cruelle des populations, comme il advint malheu-
reusement quelques années après la promulgation des der-
nières franchises. En 1345, après une famine sévissait une
affreuse peste , deux fléaux inséparables et fréquents au
moyen âge. « Cette peste, dit Chorier (1), était comme un

   (i) Histoire du Dauphiné, page 827. Il n'y a plus à s'étonner que lesjuife
soient disparus de noire province, sans en avoir été chassés par un édit.