Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
               LE LORD PHILANTHROPE.
On entretint l'espoir des moindres électeurs ;
Ri le reste du peuple en fût pour ses clameurs.

     Dans notre beau pays de France,
     La chose se passe autrement •
Etranger a l'intrigue et brillant d'innocence,
Chaque nouvel élu prend place au parlement.
Pourtant quelques malins, mais j'ai peine à le croire,
Veulent qu'ici la fable ait tout l'air de l'histoire.

                                     B. BAUDIN.




        LE LORD         PHILANTHROPE,

                         FABLE.


Chez ce peuple fameux par sa misanthropie,
Ses coqs et ses boxeurs, il était un vieux lord
Qui tenait à briller par sa philanthropie,
Comme par ses raouts, son faste et son confort.
Riche autant qu'un Nabab, plus opulent qu'un prince,
Il avait, petit roi, ses flatteurs et sa cour;
Et pouvait gaspiller, dans ses plaisirs d'un jour,
     Le revenu d'une province.

Dans un de [ces festins dignes de Lucullus,
Où notre homme étalait sa vanité splendide,
Ses hôtes devant lui parlaient d'un invalide
Irlandais, devenu pauvre, aveugle et perclus.
« Goddam ! dit le Mécène, une telle souffrance
     « Serait le prix de tant d'exploits !