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UN RAYON DE SOLEIL. 7 Cent systèmes trompeurs, tour à tour renversés. Contemplez, admirez ! n'est-ce donc pas assez?.. Oh ! que n'ai-je en partage une semblable joie ! Oh ! que Dieu sur ces bords n'a-t-il tracé ma voie ! Que ne suis-je né là , simple pâtre ignoré, De liberté, d'air pur, et de calme entouré, Sans souci de la gloire et du sort infidèle, Chérissant ma compagne, et surtout chéri d'elle ! Mais non ; point ne méchut tant de félicité. Dans les noirs carrefours d'une sombre cité Englouti, je respire un air lourd ; le ciel même Semble en toute saison comme nous terne et blême ; Tumulte, mouvement, cris, stupides rumeurs, De joie ou de détresse incessantes clameurs, Tout se mêle.... et pourtant d'une austère science C'est là que, jeune encor, je fais l'expérience. Elude aux longs efforts ! tantôt la nuit me voit Assis près de ma lampe, isolé sous mon toit, Le front grave et pensif, feuilletant un vieux tome Qui, d'un ton peu certain, m'apprend du corps de l'homme L'étonnant mécanisme et la fragilité, Ses causes de ruine ou de prospérité. Tantôt je vais, enfoui loin des yeux du vulgaire, Entre quatre grands murs à voûte funéraire, Insensé ! sur la vie interroger la mort. Affrontant l'air impur, qui des sépulcres sort, Là , je peux, sans frissons, au nom de la science, Violer des tombeaux le calme et le silence ; El bientôt dans les chairs d'un cadavre sanglant, Je promène avec art mon scalpel vigilant ; Dans tous les sens je fouille au gré de mon envie, Mon œil suit chaque fibre en ces lambeaux sans vie ;