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                    DE L'H1ST03RE CE LYON.                     481

lences populaires. La municipalité de Lyon, alarmée, envoya
aussitôt deux de ses membres, MM. Chalons et Gleyre, pour
se concerter avec les municipalités riveraines, en obtenir le
relâche des blés saisis et leur protection pour la circulation des
marchandises. On écrivit à la municipalité d'Auxerre; la lettre
rappelait les efforts courageux et persévérants que la munici-
palité de Lyon n'avait cessé de faire pour réprimer les pro-
jets des aristocrates et des royalistes, et les obstacles sans cesse
renaissants que ceux-ci lui avaient continuellement opposés.
Le péril extrême où se trouvait la ville de Lyon, par l'inter-
ruption de ses approvisionnements, était une nouvelle machi-
nation des ennemis de la liberté. Partout, ils avaient répan-
du que les marchands faisant le commerce des blés à Lyon,
n'étaient que des accapareurs. Par ce moyen, on avait réduit
la ville de Lyon dans un état de disette qui allait la jetterdans
le désespoir. Les municipaux lyonnais repoussent vivement
ces accusations d'accaparement ; ils réfutent le bruit qu'il
existait à Lyon des amas de grains, et démontrant qu'au con-
traire la ville éprouvait le besoin le plus urgent de blé et de
farine, ils s'adressent au patriotisme et aux sentiments frater-
nels des autres cités françaises.
   Les commissaires de la municipalité eurent pour mission de
tenir partout le même langage. Une lettre adressée par la
municipalité au ministre Roland, peint encore mieux la situa-
tion. On lui disait : « Après avoir fait tout ce qui était en no-
tre pouvoir pour éviter les plus grands malheurs et avoir été
assez heureux pour espérer d'y réussir, nous vous devons
compte de nos démarches et de nos succès qui ne seront ce-
pendant complets que lorsque, comme nous n'en doutons pas,
vous nous aurez aidés de tout votre pouvoir... Depuis plusieurs
semaines, nous nous étions aperçus que le blé devenait beau-
coup moins abondant au marché de la Grenette, et qu'il n'en
arrivait plus par la voie de la Saône. Cette situation devenait
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