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                     JEAN-BAPT1STK LANOIX.                     411

sur ce point important, étaient trop bien connus de La noix,
pour qu'il ne fût pas à môme de répondre très dignement à la
confiance de l'autorité. On peut donc hardiment le placer en
 tête des hommes distingués qui furent, des premiers, appelés
par elle à remplir ces honorables fonctions.
    Lanoix était un homme de progrès ; son imagination active
pressentait d'avance ce qu'il n'était pas encore donné à la
science de réaliser. Ainsi, voulant avoir un modèle en grand
du four qu'il avait inventé, il en fit construire un dans la pres-
qu'île Perrache, alors à peu près inhabitée. Ce fut là le point
de départ d'un petit établissement, d'une véritable usine. La
combustion de la houille employée au chauffage de son four,
lui fournissait divers produits qu'il utilisait, du coak, du gou-
dron, du noir de fumée et du gaz hydrogène carboné, avec le-
quel il éclairait sa maison. Qui peut savoir où il serait arrivé
s'il n'eût été arrêté dans sa marche progressive par les trou-
bles civils qui vinrent interrompre ses travaux scientifiques
en le forçant à s'occuper de la conservation de sa propre per-
sonne ! Il parvint à se soustraire à la persécution ; mais, ainsi
que je l'ai dit, il eut le malheur de perdre, et de la ma-
nière la plus affreuse, un frère qu'il chérissait. Ce malheu-
reux, qui était ecclésiastique, fuyait sous un déguisement
pour échapper à l'arrestation dont il était menacé. En passant
sur le quai Saint-Antoine, il fut reconnu par la populace,
saisi, massacré et pendu à la lanterne la plus voisine !

   Après la Terreur, Lanoix aurait pu rouvrir son officine; il
lui eût été facile de la diriger tout en cultivant la chimie appli-
quée aux arts ; sa réputation de pharmacien ne pouvait môme
pas en souffrir, puisque, en professant la chimie, il acquérait
chaque jour, pour son propre compte, des connaissances nou-
velles dans celte branche accessoire des sciences médicales,
dont l'art pharmaceutique n'est qu'une des applications. Si