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JEAN-BAPTISTE LANOIX. 399 niinthochorlon) était alors nouvellement introduite dans la matière médicale, et Lanoix eut l'idée d'en faire la base prin- cipale d'un spécifique anli-vermineux, qui se vendit d'abord sons les noms de Lanoix et de Macors, et qui eut un très grand succès. Ces deux pharmaciens ayant communiqué leur formule à la Société de Médecine de Paris, l'illustre Vicq-d'Azir, qui en était le secrétaire perpétuel, leur répondit, le 9 août 1780, que la société reconnaissait le sirop comme très bon vermi- fuge, mais que la substance qui en formait la base ayant déjà été employée en la même qualité, la Société ne pouvait leur donner une approbation qui deviendrait pour eux un privilège exclusif. Alors, à ce qu'il paraît, Lanoix sépara ses intérêts de ceux de Macors; il modifia, perfectionna la composition de son sirop, et le vendit sous son nom seul. Les médecins furent unanimes à reconnaître non seulement les propriétés vermifuges de ce sirop, mais, de plus, que son usage modifiait heureusement quelquefois l'organisation ma- ladive des enfants. Ce dernier effet pouvait être attribué à l'iode que la coraline, ou mousse de Corse, doit contenir comme et même mieux que toutes les autres plantes mari- nes, à cause de sa texture filandreuse, bien propre, en effet, à receler cette substance. Un pareil résultat n'avait pas échap- pé aux praticiens, mais ils le rapportaient à la mousse de Corse, au lieu de le rapporter à l'iode, qui n'était pas connu à celte époque, et dont les propriétés, dans le traitement des maladies scrofuleuses, l'étaient par conséquent encore moins. La mousse de Corse que l'on trouve dans le commerce est, suivant M. Decandolle, mêlée avec les débris de vingt-cinq autres espèces d'algues du même genre, et toutes assurément pouvaient contenir de l'iode en assez grande quantité pour expliquer l'effet thérapeutique reconnu au sirop de Lanoix. Il